by Katrin Hieke

150th anniversary of the discovery of the Solutré site

In 1866, the French geologists and paleontologists Henry Testot-Ferry and Adrien Arcelin discovered the world-famous site of Solutrè, situated in east-central France near Mâcon and marked by the famous rock. The site soon became the name-sake of an industry which unique tool-making techniques were not seen before and not rediscovered for millennia. Numerous excavations with a multitude of discoveries - and still ongoing - revealed it to be an exceptional hunting site and witness of a long human presence.
[Continue below for a more information in French.]

The anniversary will be celebrated with a series of events over the summer. For more information visit the new website www.rochedesolutre.com.

Découverte du site préhistorique de Solutré 1866

by Jean Combier, Directeur de recherches au CNRS / Président d’honneur de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Mâcon

La fin du Second Empire fut marquée par la naissance de la « science des origines » avec la découverte des gisements archéologiques d’Aurignac (1860), de La Madeleine, du Moustier (1864) et de Solutré en 1866. Avec Cro-Magnon (1890), la paléontologie humaine mit fin au paradigme biblique déjà mis à mal par Champollion, Boucher de Perthes et Darwin. Les sites de France, éponymes de civilisations dites préhistoriques, sont devenus célèbres dans le monde.
Dans ce contexte, deux membres éminents de l’Académie de Mâcon – Henry Testot-Ferry et Adrien Arcelin – cherchaient des fossiles au pied des côtes jurassiques du Mâconnais. Une pointe de silex, taillé, ramassée sur le chemin conduisant du village à la Roche de Solutré, les intrigua. En septembre 1866, ils pratiquèrent un sondage dans une parcelle au nom révélateur : le Crot du Charnier.

Les trouvailles dépassèrent leur espérance : des foyers intacts, des traces de huttes, des ossements de rennes, de chevaux, de mammouths…mêlés à des silex taillés ! Parmi ceux-ci, des pointes de javelots foliacées dont la forme imposa le nom : feuilles de laurier. Ce nouveau faciès culturel de l’âge du renne – actuel paléolithique supérieur – devint le « solutréen » en 1872. Avec un troisième savant, l’abbé Antoine Ducrost, géologue, l’étude du site de Solutré s’intensifia. Beaucoup plus étendu qu’on ne l’eût cru, le gisement apparut en profondeur d’une grande complexité dans ce dépôt de pente. Les strates de cailloutis et des blocs effondrés se superposaient sur six à sept mètres : Ducrost devançait de quelques années un autre ecclésiastique célèbre, l’abbé Breuil. Cent ans après la découverte, sous la direction de Jean Combier, des fouilles modernes précisèrent, par la datation au radiocarbone, nos connaissances sur un pan entier de la préhistoire.
Ces recherches ont révélé toutes les cultures qui se sont succédé là, au cours des dernières variations climatiques, depuis el moustérien des hommes de Néandertal jusqu’aux derniers chasseurs-cueilleurs magdaléniens, nos lointains parents !
En Europe, une aussi longue présence humaine (environ cinquante millénaires) est exceptionnelle et ne s’explique que par sa situation sur un itinéraire migratoire de hordes d’animaux, notamment de chevaux sauvages abattus à Solutré en grand nombre.

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